Le Québec tel qu'on le rêve ne conna ®t pas d'arrière-saison. C'est un paysage de neige arpenté en skidoo ou en tra ®neau à chien, ou c'est un paysage grandiose de forêts et de lacs à perte de vue qui profite de toutes ses forces d'un soleil et d'un été toujours trop courts. On mettra rendra aussi gr ¢ce à la notoriété de l'automne, l'été indien, les érables explosants de cohortes de rouges et de jaunes à rendre jaloux un peintre fauviste. Et bien tout ça est vrai, tout ça c'est le Québec, et c'est dans les parcs nationaux qu'on le trouve.
Camper au Québec... Peu de chose à voir avec l'Europe. Chez nous, une multitude de tentes et de caravanes serrées sur une herbe rabougrie, avec au mieux un mètre entre deux parois textiles. Ici, chacun son emplacement numéroté, sa plateforme, clairière ou bande de sable, avec vingt mètres d'arbres jusqu'au plus proche voisin. Chez nous, chacun se débrouille pour manger sur ses genoux ou sa table pliante et cuisiner sur son réchaud. Ici, chacun a sa table en bois et son foyer en pierre pour le feu (bois en vente à l'entrée du terrain) dans son petit espace particulier. Chez nous, une piscine minuscule fait officie de rafra ®chissement collectif. Ici, je n'ai pas vu un emplacement qui ne soit attenant à un lac où la baignade est possible. Attention, du coup ça se réserve, sur le site du parc ou par téléphone. Attention aussi, la voiture est quasiment indispensable. On se rend à son emplacement en voiture, parfois après quelques kilomètres de brousse, et il y a toujours une place attenante pour "parquer son char". Attention aussi aux gros animaux : les ours noirs ne sont pas forcément dangereux pour l'homme, qui est pour lui plus un prédateur qu'une proie et à moins de se retrouver dans une situation spécifique (vous marchez entre une mère et son ourson...) ils préféreront se carapater que risquer la rencontre. Préférez quand même le coffre de la voiture ou un système de poulie entre deux arbres si vous ne voulez pas entendre gratter autour de votre tente pendant la nuit... Attention enfin aux tout petits animaux : à l'exception de la deuxième moitié du mois d'août et de septembre et avec une pointe au premières chaleurs (là, on est en plein dedans !), les forêts sont le royaume des maringouins, frappabord, mouches noires, mouches à chevreuil et autres insectes volants piquants ou mordants. Les indiens utilisaient l'exposition nue au soleil comme moyen de torture : attachée à un arbre à la tombée du jour, la victime devenait véritablement folle devant l'agression simultanée de milliers de charmantes petites bêtes. Ne l ¢chez donc votre bombe de "stuff anti-bibites" sous aucun prétexte et allumez le feu dès le début de soirée si vous ne voulez pas savourez de délicieux sandwichs moustique-fromage.
Quels parcs préférer? J'ai un faible particulier pour celui de Gatineau, mais ce n'est pas un parc national mais fédéral. Ca ne change pas grand chose à l'intérêt de la visite, sauf pour les plus fédéralo-sceptiques. Le Parc de la Jacques-Cartier est aussi très beau, mais de ceux que je connais, je crois que le parc des hautes-gorges de la rivière-malbaie (ouf !) est mon préféré. Sans doute à cause de la végétation qui par endroit tourne presque à la taïga, avec apparition des lichen et petites mousses. Enfin, les parcs sont nombreux et vastes, alors chacun le sien !