la Nano de Tata dessine-t-elle l'avenir de l'automobile ?

Très intéressant article dans le mensuel de l'Université du 21 décembre sur ce que révèle le lancement de la Nano de l'indien Tata. Rappelons que la Nano est une voiture à bas coût, une des premières conçues dans un pays du tiers-monde pour les conducteurs du tiers-monde. Son prix de vente est estimé à 2500$, pour lesquels les conducteurs indiens pourront acquérir 'une vraie voiture au dessin moderne, consommant 4,5 l au 100 km et pouvant rouler jusqu'à 110km/h. Le modèle de base est sans air conditionné, ni radio, ni coussins d'air, ni ABS, mais peut en être équipé.' Par ailleurs 'Une version européenne est en préparation pour répondre aux normes de sécurité et de pollution de l'UE, à un prix se situant entre 4 000 et 5 000 €.'. On ne sait pas trop s'il faut espérer la réussite de la commercialisation de la nano, qui permettrait aux foules des pays émergents d'accéder au déplacement individuel motorisé. Car si des millions d'indiens se mettent à griller de l'essence comme nous, ce sera tant pis pour le prix du pétrole et pour le gaz carbonique !En fait, l'article s'attache surtout à décrire l'évolution du marché mondial de l'automobile que la nano révèle. Longtemps ce sont les voitures du nord qui se sont imposées aux pays en développement. Neuves pour les classes les plus aisées, qui voulaient jouir du même standard de vie que leurs homologues des pays riches et d'occasion pour les moins aisés. Les tentatives de voitures bon marché (Citroën, Fiat...) qui avaient émergé avaient échoué aussi sec. La Logan a changé les choses et la surprise a été de découvrir que les classes les moins aisées des pays riches étaient aussi intéressées par une voiture sans fioriture mais qui fait son boulot principal de voiture : transporter quelques personnes et des bagages. Elle a en quelques sortes ouvert un boulevard à la Nano. Alors pour répondre à la question choisie pour le titre : non, la nano n'est sans doute pas l'avenir de l'automobile, elle en est le prolongement naturel à l'époque actuelle. Qui vit sans doute la fin du marché de l'automobile à essence, mais pour combien de temps encore ?