Lyon, les trois fleuves qui le bordent (le Rhône, la Saône et le Beaujolais), ses traboules et ses bouchons. Ceux où l'on déguste les tabliers de sapeur, andouillettes et têtes de veau et ceux où l'on peste pendant des heures en regardant le pare-choc de l'automobiliste qui nous précède. Deuxième agglomération de France après Paris, Lyon étouffe dans ses bouchons et cherche un avenir à ses transports. Pionnière du Vélov' (le grand frère de Vélib') et de l'autopartage, Lyon continue à être paralysé à chaque heure de pointe et chaque retour de week-end et le tunnel sous Fourvière représente dignement la ville au Panthéon des plus grands bouchons récurrents. Bouclage du périphérique, quatrième gare multi-modale, refonte des parcours et des horaires des lignes de bus, augmentation des cadences d'un réseau de TER (Transports Express Régionaux) dont la fréquentation est en constante augmentation, réflexion sur le péage urbain, Le Monde du 25 novembre envisage l'un après l'autre tous les chantiers des transports lyonnais. Chantiers qui se résument finalement à un seul tant les responsables politiques ont (enfin ?) à coeur d'envisager la situation des transports dans et autour de leur ville dans leur globalité. Pour ne pas vêtir Pierre en déshabillant Paul et surtout permettre aux lyonnais de laisser leur voiture au garage, ce qu'ils s'affirment prêts à faire dans les enquêtes mais repoussent de jour en jour dans la réalité. Ce qui permet de mesurer la distance entre les intentions affichées et les actes : 'Dans les sondages, les particuliers se déclarent très favorables aux transports en commun sans forcément penser les utiliser. Ils se disent que la voie sera libre pour eux !' rappelle l'article par la voix de Charles Raux, directeur du laboratoire d'économie des transports de l'université Lyon-II. Mais ce qui est vrai pour les lyonnais ne l'est-il pas de chacun de nous ?