Pour ou contre la location de voitures à double commande ?
Le débat fait rage entre les 'pour' et les 'contre'. La raison ? Un décret décrit comme imminent pourrait durcir les conditions d'exercice des sociétés de location de véhicule à double commande. Vous savez, ces véhicules jusqu'à récemment réservés aux auto-écoles qui laissent la possibilité au passager (ici un accompagnateur ou un formateur) d'intervenir sur la conduite? L'engouement pour cette formule est croissant et la presse locale regorge d'articles dans le genre de celles de ouest-france.fr du 8 mars 2010 qui viennent saluer la naissance d'une de ces agences d'un nouveau genre. Derrière ces petites entreprises, une génération de jeunes entrepreneurs soucieux de s'engouffrer dans ce qui apparaissait une brèche ouverte par la législation et, il faut bien l'avouer, le coût élevé des formations en auto-école ainsi que leur relative saturation qui oblige parfois le postulant à attendre des semaines ou des mois avant de mettre les mains sur un volant. Du coup, les auto-écoles, entrepreneurs installés, organisés, disposant de l'écoute des pouvoirs publics, se voient accusés de pousser au durcissement des conditions d'exercice de ces nouveaux concurrents. Actuellement, la condition unique pour être un tel accompagnateur d'un apprenti à bord d'un véhicule à double commande est d'être titulaire du permis B depuis 5 ans sans interruption. La question de fond est donc de savoir si cette condition est suffisante pour garantir la sécurité du conducteur - et éventuellement des passants ! Pour les partisans de la liberté d'entreprendre et de l'auto-apprentissage, oui. Pour les auto-écoles et les partisans du risque zéro, non. Le décret envisagerait d'ailleurs d'obliger les accompagnateurs à suivre une formation. Le coût de celle-ci - dispensée par les auto-écoles - devrait donc se surajouter aux coûts de location du véhicule à double commande et pourrait tuer le marché dans l'oeuf. C'est ce que dénoncent les partisans de l'auto-apprentissage en faisant valoir que cette solution remettrait de fait un marché qui leur échappe dans les mains des auto-écoles. Et sans trancher dans un débat encore à chaud, on lira utilement la voix du nord du 8 mars qui vient bien montrer comment, finalement, on a laissé une rivalité professionnelle supplanter ce qui devrait être un débat de fond... Et si on posait aussi la question du prix des auto-écoles et des délais en vue de l'examen qui encouragent à la fois ce genre d'initiative commerciale et l'augmentation massive du nombre des conduites sans permis sur les routes françaises ?