Un grand plan pour le développement de la voiture électrique, grand, grand, forcément grand, tel est ce qui a été annoncé le 1er octobre par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie. Un plan qui fait plaisir aux constructeurs mais paradoxalement pas aux associations écologiques !Les constructeurs français ont raté le départ de la course à la voiture électrique. Depuis les premières voitures hybrides et le succès des Toyota Prius et Honda Civic, les japonais font largement course en tête. Les chinois ont lancé la production de masse de leur premier véhicule électrique et l'Europe est à la ramasse. Ce n'est que par l'intermédiaire d'accords et de partenariats (Renault avec Nissan et Peugeot avec Mitsubichi) que les français, qui disposaient pourtant de conditions favorables avec leur expérience des petites voitures économiques et leur possibilité de s'appuyer sur une production électrique relativement décarbonée gr ¢ce au nucléaire, ont une chance de recoller au peloton. Et encore, s'ils bénéficient d'un élan de l'Etat pour prendre le train en marche, soutien précisément donné ce jeudi 1er octobre par l'annonce du plan de Jean-Louis Borloo. Le plan décline les mesures nécessaires pour atteindre l'objectif revendiqué de 2 millions de véhicules électriques sur les routes françaises en 2020 :* 400 millions d'euros sur quatre ans,* 70 millions d'euros pour la recherche,* 1,5 milliard d'euros pour l'installation de 400 000 prises de courant sur la voirie et dans les parkings publics,* création d'une filière industrielle pour les batteries à Flins (« fief » de Renault), dotée de 625 millions d'euros, avec l'objectif de 100 000 batteries en 2012 puis 350 000,* bonus de 5 000 euros jusqu'en 2012 pour l'achat de véhicules émettant moins de 60 grammes de CO2.On comprend que l'industrie automobile ait salué ces annonces avec enthousiasme, mais ce n'est pas le cas des associations écologistes et des experts, comme l'atteste
Novethic du 1er octobre. Pour elles, en effet, l'électricité n'est pas une panacée contre le réchauffement climatique, non seulement parce qu'elles ne sont pas plus enthousiastes envers le nucléaire qu'envers les énergies fossiles, mais aussi parce que l'exception nucléaire française ne doit pas cacher que la majorité de la production électrique européenne est d'origine fossile. Au final, un véhicule électrique contribue pour l'instant autant au réchauffement climatique qu'un véhicule thermique, ce qui montre bien l'inanité de l'effort en ce qui concerne le climat, mais pour ce qui est de sauver des constructeurs en mauvaise situation, on ne dit pas ! Sans parler des déchets produits par cette nouvelle industrie et de l'épuisement prévisible des réserves mondiales en lithium. Pour les associations, seule une réforme approfondie de la production électrique et de l'usage automobile (en privilégiant les transports en commun, l'autopartage et le covoiturage, ce que confirme le site
toogether. On pourra se reporter aussi à
Terre natale pour des commentaires instructifs sur la possibilité d'un autre rapport à la mobilité. Mais un qui sauve l'industrie automobile française? Hmm... Là, on ne voit pas...