La Ville de Mexico, c'est 8 millions d'habitants intra-muros -19 millions en incluant la périphérie- et 4 millions de véhicules en circulation dans une cuvette qui laisse peu circuler les vents et sous une latitude proche des tropiques. Forcément, tout ça n'aide pas vraiment à la qualité de l'air et de fait 4000 décès par an sont attribués à la pollution atmosphérique. Si les autorités ont décidées de lutter contre elle par tous les moyens (instauration d'une mesure quotidienne de la qualité de l'air, mise de place de la circulation alternée, transformation de sa plus grande avenue en piste cyclable tous les dimanches...), les résultats ne se sont pas vraiment faits sentir sur les poumons des 'defenos'.Ces raisons ne suffisent pas forcément à expliquer la création de 'l'ecobici', le système de 'vélo-partage' que met en place la ville de Mexico, au Mexique. Mais elles peuvent éclairer que Mexico est la première ville d'Amérique latine à se lancer dans un tel projet et en dépeignent l'environnement. Une dépêche de l'AFP du 23 février décrit le système choisi par la ville, à l'image de ce qui se fait à Paris avec le vélib' ou à
Montréal avec le Bixi. Un millier de vélos seront accessibles aux abonnés dans 85 stations automatisées pour un coût annuel de 300 pesos (17 euros). Le partenaire de la municipalité est la société américaine
Clear Channel, spécialiste du mobilier urbain, soit dit en passant le grand rival de la société Decaux en France, qui a obtenu, elle, le marché parisien. L'objectif est de 24.000 utilisateurs dès 2010 mais de réduire à terme la circulation automobile de 5% d'ici 2012. Cela dit, on serait un poumon de cycliste qu'on serait pas trop rassuré. Car on sait qu'à part les odeurs de transpiration et un léger surcro ®t de CO2 occasionné par leur dépense physique, les cyclistes n'émettent aucun gaz nocif dans l'atmosphère mais sont par contre les premiers servis pour se régaler des particules nocives émises sous leur nez par les automobiles qui les environnent. Bientôt dans les rues de Mexico une statue au cycliste inconnu pour sa contribution anonyme à la résorption de la pollution ?